Larbins de tous pays, soumettez-vous !

Publié le par cherki

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Sommes-nous devenus les esclaves d’un nouveau maître : les marchés financiers ? La question n’est pas incongrue quand on regarde ce qui est en train de se passer en Grèce. De quoi s’agit-il au fond ? D’une attaque spéculative de grande ampleur des marchés financiers contre la Grèce accusée d’avoir un déficit public trop excessif à leurs yeux. En fait l’enjeu n’est pas la Grèce mais bien la volonté des marchés de dicter leur lois aux Etats souverains composant l’Union Européenne. Si nous cédons aujourd’hui sur le cas grec demain nous serons sommés de faire de même dans d’autres pays. Nous entrerons donc dans une nouvelle ère celle de la toute puissance des marchés qui dicteront leur bon plaisir aux Etats, aux gouvernements et aux peuples. Or, c’est ce qui se passe actuellement, non pas parce que les marchés financiers sont les plus forts mais parce que nous sommes gouvernés par un ramassis de nullités libérales, velléitaires et soumises au bon vouloir des marchés financiers. La Grèce est attaquée, la réaction logique aurait été d’organiser la solidarité de l’Union Européenne et des pays qui la composent. Comment ? Tout simplement en indiquant aux marchés que nous ne partagions pas leur analyse et qu’en aucun cas nous n’estimions que la Grèce était en situation de banqueroute. Deuxièmement, si la spéculation ne se calmait pas en encourageant la Grèce à annoncer qu’elle suspendrait sine die ses remboursements ? Troisièmement en levant des fond au niveau européen pour venir au soutien de la Grèce Bref, d’avoir des c…, d’engager un bras de fer avec les marchés et de le gagner. Et, si, en dernière analyse, ces derniers refusaient, de prendre au niveau européen les mesures réglementaires qui s’imposent pour siphonner tout ou partie de leurs avoirs. Or, L’Union Européenne et les principaux Etats qui la composent ont fait le contraire. Pourquoi ? Parce qu’au fond ils partagent la vision des marchés et sont bien contents de la cure d’austérité que la Grèce isolée va être obligée d’effectuer. Il y a donc une parfaite concordance entre la vision des marchés et celle des gouvernements de droite au pouvoir en France et en Allemagne et ailleurs en Europe. La seule chose que la Commission de Bruxelles et les gouvernements de droite ne souhaitent pas c’est que la Grèce ait recours au FMI car cela signerait de manière trop visible leur propre hypocrisie et leur propre impuissance délibérée. Pauvres grecs abandonnés à leur sort et contraints de mettre en œuvre une politique effrénée de rigueur tendant à ramener en un an le déficit public de 12,7% du PIB à 8,7%. Le gouvernement socialiste grec, qui n’a pas été élu pour cela, a annoncé le relèvement de la TVA à 21%, le gel des pensions de retraite, la diminution des primes des fonctionnaires, le relèvement du prix de l’essence. Le total des mesures d’austérité atteint la somme de 4,8 milliards d’euros alors que dans le même temps elle lance des obligations d’Etat à 10 ans pour un montant de 5 milliards d’euros. Qu’en ont retiré les Grecs de leurs mesures ? Des félicitations appuyées de Olli Rehen, commissaire européen aux affaires économiques et aux marchés ! Des félicitations appuyées de l’ineffable porte-parole de la finance européenne, Monsieur Jean-Claude Juncker ! Il y a plus de deux siècles la France, avec sa grande révolution, donnait le signal d’un long, chaotique, sanglant mais inexorable mouvement d’émancipation des peuples de la tutelle de la féodalité. Des peuples où les individus qui les composaient passaient du statut de sujets des rois et de leurs aristocrates à celui de citoyens de nations et de peuples souverains. Une page est peut-être en train de se tourner. Nous entrons peut-être dans une nouvelle ère de larbinerie où nos nouveaux maîtres seraient les marchés financiers avec leur aristocratie de spéculateurs et de détenteurs de capitaux flottants. Bienvenue dans la larbinerie !

 

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