Autonomie des facs, piège à c...

Publié le par cherki

A ceux qui ont encore des doutes sur le fait de savoir si Sarkozy est de droite ou non je les invite à se pencher sur la loi de démantèlement des universités que le gouvernement s’apprête à faire voter. Sous couvert de donner de  « l’autonomie » aux universités, le gouvernement envisage ni plus ni moins que d’organiser la privatisation rampante des facs ! Ainsi la droite va enfin assouvir un de ses vieux phantasmes, la mise au pas des universités. Même si les syndicats étudiants ont eu raison de batailler pour repousser la hausse des droits d’inscription et la sélection en Master I, ils ne doivent pas s’illusionner il y a plusieurs chemins pour arriver au mêmes résultats. La droite n’est pas stupide, elle sait que la sélection directe et la hausse des droits d’inscription est un chiffon rouge en direction des jeunes alors elle choisit la voie détournée de l’ « autonomie ». Le but recherché est simple : obliger les universités à rechercher des financements privés en organisant la « rareté » des financements d’Etat. Pour ce faire il faut casser la démocratie dans la « gouvernance » des facs et faire du Président d’Université le « patron » de son université appuyé par des personnalités extérieures toutes dévouées. L’introduction de la logique marchande sur les campus sera facilitée par deux mécanismes distincts : accorder aux facs la gestion de leur patrimoine immobilier avec faculté de l’aliéner et leur donner la possibilité de créer des fondations pour faciliter la collecte des fonds privés. C’est donc bien la logique libérale qui est à l’œuvre. Chaque fac devra se débrouiller toute seule. On souhaite bien du courage à des facs comme Villetaneuse pour s’en sortir individuellement. Les universités seront sous la « dépendance » de leurs nouveaux mécènes privés qui, n’en doutons pas un instant, poursuivront des objectifs conformes à leurs intérêts privés. Il leur suffira ensuite de conditionner leurs apports de fonds à la modification de certains programmes de recherche, voire même d’exiger la création de diplômes locaux sur mesure. Ainsi on introduit le vers de la marchandisation dans le fruit de l’enseignement supérieur. Les étudiants, les enseignants et les personnels universitaires doivent se mobiliser pour faire échec à cette loi scélérate. L’enseignement n’est pas une marchandise. L’université comme lieu d’apprentissage d’une conscience critique doit être défendue. Il en va d’une certaine conception de la démocratie. La gauche doit ferrailler sans répit à l’Assemblée Nationale pour permettre enfin une prise de conscience à la mesure de l’enjeu. Il s’agit de la pire loi de régression sociale concernant les universités qui ait jamais été introduite en France depuis la Libération.

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M
c\\\'est qu\\\'ils n\\\'ont pas encore fini des préparer leur argumentaire pour convaincre les gogos que l\\\'augmentation des frais d\\\'inscription poursuit un but de justice sociale. Ca commence ainsi : "puisque qu\\\'actuellement, on voit bien que ce sont les gosses de riches et de profs qui réussissent..." (dans le dernier cas, en effet parce que les profs connaissent les "bonnes combines" : ils inscrivent leurs gosses à la bibliothèque municipale au lieu de leur payer des habits de marque :)...bon, reste à combiner avec "ce qui ne coûte rien n\\\'a pas de valeur"...et éviter de citer les pays scandinaves où les études sont gratuites et les universités de très bon niveau.Surtout, cacher ça sous le trottoir pour l\\\'instant, un coup de photoshop et ça disparaît, comme les bourrelets.En combinant tout ça, un peu de préparation des esprits avec JP Pernault et en prévoyant de faire passer ça le 28 juillet prochain à minuit...J\\\'ai eu la chance d\\\'étudier, comme erasmus-qui-ne-paye-pas, dans une prestigieuse université anglaise, en master. 8h de cours par semaine, donc peu de frais pour l\\\'université, des méga-frais d\\\'inscription pour mes co-étudiants, des cours assez quelconques (plus faciles qu\\\'à la fac en France !) et des examens basés sur l\\\'apprentissage par coeur, faciles à inventer et à corriger - je le dis volontiers pour être enseignant-chercheur) . Mais comme les notes étaient bonnes et le taux de réussite élevé, les gens étaient contents, ils avaient payé, il fallait bien réussir...Moins de réflexion, plus d\\\'action.Surtout, moins de réflexion...
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M
Et t'interroger sur la position -piteuse- de nos universités par rapport aux étrangères ? aux qualifications de nos étudiants ? au soutien de la recherche, qui se fait fort bien aussi à l'étranger et autrement, ça t'est déjà arrivé, Pascal ? Il y a vraiment des sujets sur lesquels, hein .... GRRR
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E
Bonjour Pascal,<br /> tu vas me croire naïf mais je pensais que la réforme avait finalement abouti à un projet auto-gestionnaire pour les universités. A la lecture de ton article, on a l'impression que l'Etat ne va plus octroyer de budget à ses facs et qu'en plus les présidents d'université ne vont plus dépendre des CA . Est-ce véritablement le cas? <br /> J'avoue que bien que très intéressé par l'actualité d'habitude, là je n'arrive pas à avoir d'information contradictoire sur le sujet, à part le fait que Pécresse ait finalement dû reculé sur la sélection et que certains présidents sont d'accord sur le projet.<br /> amicalement,<br /> Emilio.<br /> PS : si tu avais juste une minute de ton temps précieux pour me donner le chapitre concernant le Capital fictif, dans le livre III?
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C
L'autogestion des facs c'est comme les kibboutzs en Israël, c'est sympa sur le papier mais sur le papier seulement...